Journal du mercredi 21 mai 2014
Aujourd’hui la mer nous a autorisé à constater ses plaies. Nous naviguons en harmonie complète avec elle depuis cette nuit. Une confiance mutuelle s’est installée. C’est une mer d’huile qui s’offre à nous, nous ne nous apercevons même pas que nous sommes en haute mer, nous avons une sensation d’être dans un vaisseau spatial à cause du manque de repères autour de nous. La mer a épousé le ciel et ils forment ensemble un noir sidéral. Nous faisons route sur notre point GPS dans une grande sérénité (hormis le ronronnement du moteur). A l’aube, la grande bleue ose nous montrer de quoi l’homme est capable, nous naviguons sur une couche disparate de confettis de plastiques. « Hallucinant ! » C’est le mot qui sort de la bouche de tout l’équipage surpris par cette nuée de mini débris de plastiques que fend l’étrave du bateau.
Nous n’avons qu’à nous mettre à son niveau pour les ramasser à la main….Oui à la main ! Nous nous filmons et prenons des photos, nous voulons absolument ramener ce message de détresse qu’elle vient de nous délivrer. La mer des sargasses !! OU mer de plastique….Maintenant c’est confirmé, elle vient de nous le confier.
Maintenant nous déployons nos efforts pour rejoindre le dernier point GPS de notre expédition. Nous avons rdv avec TerraSAR-X, le satellite du German Aerospace Center (DLR) à image radar pour sa dernière prise de vue, qui, nous le souhaitons fortement, pourra peut-être cartographier cette zone. Cela serait une avancée extraordinaire pour l’étude du Septième Continent….